Le 26
octobre, le Collectif de la Ronce a rencontré le commissaire chargé de
l’enquête publique en cours jusqu'au 14 novembre inclus sur le Plan Local d’Urbanisme
(PLU) en vue d'obtenir des modifications. Notre analyse de ce projet de PLU
fait ressortir, tout particulièrement pour le quartier de la Ronce, des incompatibilités
avec les documents et les règles
d’urbanisme qui lui sont supérieurs et qu’il doit respecter, des insuffisances et des contradictions internes au sein
même du PLU entre les règles proclamées et leur application. Nous avons
regroupé nos propositions autour de deux thèmes : la protection de la
qualité environnementale et le contrôle de la densification de la
ville. Et nous avons remis au commissaire enquêteur un dossier en insistant
pour que les dispositions concrètes du PLU prennent rigoureusement en compte
l’ensemble des textes à appliquer, dont ceux rappelés et commentés par le
préfet des Hauts-de-Seine (Code de l’urbanisme, SDRIF, SCoT, etc.), et pour que
soient concrétisées de façon effective les règles énoncées dans le
« Rapport de présentation » du PLU lui-même. L’association des
locataires de la Résidence de la Ronce (AL2R), qui avait eu au préalable
connaissance de nos demandes concernant les espaces verts, a apporté son
soutien à notre démarche.
La
préservation de la qualité environnementale est inscrite dans la plupart des
textes précités, le SDRIF (Schéma directeur de la région Ile-de-France) allant
même jusqu’à désigner le Domaine de la Ronce parmi les espaces dont
l’environnement et la qualité paysagère doivent être protégés. Le projet actuel
de PLU a effectivement prévu quelques protections du site : une partie des
espaces verts à l’entrée de la résidence, quelques espaces entre certains
bâtiments de la parcelle AE 499, un bosquet, quatre ou cinq arbres d’un
alignement beaucoup plus important… Mais pas de protection d’arbres
remarquables (notamment des Cèdres qui n’y sont même pas inscrits), pas
de protection de continuité écologique et paysagère (notion pourtant
utilisée sur d’autres secteurs de la ville), pas de protection de plusieurs
alignements d’arbres, et aucune protection sur certaines des parcelles
(AE 107, 526, 527). Les mesures envisagées s’avèrent donc assez peu cohérentes
et satisfaisantes au regard des textes
auxquels le PLU doit se conformer.
Ces
espaces verts et arborés sont un marqueur de ce quartier de Ville d’Avray. La
simple application des textes d’urbanisme actuels doit permettre, à travers le
PLU, de les pérenniser pour les années à venir. Ceci conduit donc le Collectif
à demander que soit classés en « espaces verts à protéger » :
tout l’espace de l’entrée (et non pas seulement la pelouse) ; tout le long
de l’allée forestière entre le bâtiment K et le centre commercial ; tout
le mail intérieur entre les n° 27 et 7 avenue des Cèdres (et non seulement une
partie, peu lisible, dans le projet) ; l’alignement d’arbres sur toute la
longueur de ce mail ; les zones arborées des deux parcelles cadastrales situées
à gauche de l’entrée de la Résidence (jardin d’une ancienne maison et terrain
du centre commercial comprenant le petit square face à l’école), essentielles
pour le maintien du paysage urbain quand
on descend la rue vers le centre commercial ; le rideau d’arbres bordant
l’avenue des Cèdres, en continuité avec un espace vert déjà protégé, et qui,
supprimé, créerait un visuel constitué uniquement de béton…
Dans une
deuxième fiche, le Collectif s’appuie sur le Schéma de cohérence territoriale
(SCoT) des Coteaux et du Val de Seine et le Plan de déplacements urbains de la
région Ile-de-France (PDUIF) qui insistent sur le « potentiel mesuré » de constructions à Ville d'Avray et le
fait que le secteur Nord de la ville doit être « le lieu préférentiel d’implantation du logement »
pour se conformer à la règle de « la
densification aux abords des gares ». Partant du constat que le PLU pointe,
dans son inventaire des terrains à bâtir (p.65 et 66), le projet du promoteur GECINA
portant sur environ 150 nouveaux logements sur Domaine de la Ronce comme un « levier » dont « on
ne peut ignorer l’importance pour augmenter de manière significative l’offre de
logements locatifs privés et sociaux », le Collectif rappelle que le
Domaine de la Ronce est situé dans le secteur Sud de la ville, et demande que
soient rigoureusement respectées les prescriptions du SCoT et du PDUIF afin de
garantir les équilibres de la ville. On ne peut pas engorger encore un peu plus
le quartier qui subit déjà la plus forte
concentration de population (30% sur environ 12% de la surface bâtie),
sachant qu’il accueille également 2 groupes scolaires (1.000 enfants) et un
centre commercial.
Le
Collectif a également demandé, au vu de la géographie (si particulière en
petite couronne) de notre ville, encaissée en milieu de forêt avec seulement
deux routes (très encombrées aux heures de pointes) et une ligne SNCF à
proximité (quotidiennement défaillante), que les problèmes de transport (et
plus globalement d’infrastructures collectives) soient étudiés, en premier
lieu, avant d’envisager toute nouvelle construction « importante ».
Le Collectif suggère aussi que, pour que le PLU puisse respecter ces objectifs
en termes d’équipements et services collectifs, soit prévue et réalisée au
préalable à toute opération de densification une étude précise sur la
démographie de Ville d’Avray, actuelle et à venir sur un horizon de dix ans.
Enfin, le Collectif a également proposé que, au vu des constats et projets dans
le quartier de la Ronce, ce dernier fasse l’objet d’un zonage particulier au
sein de la zone UCa.
Le
commissaire enquêteur a semblé trouver que les mesures proposées concernant les
espaces verts apparaissaient de bon sens. Il nous a indiqué que,
conformément à sa méthode de travail, il transmettra nos demandes à la Mairie
et prendra ses propres conclusions après les réponses de celle-ci. Nous ne
doutons pas que le PLU sera finalement adopté dans le plus parfait respect des
textes…