vendredi 8 juillet 2016

Une initiative positive de municipalité à saluer ?

Il s’agit d’un projet de modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) soumis à enquête publique pour « préserver le tissu pavillonnaire » de la commune. Etonnement, incrédulité de nous tous ? Et pourtant, on peut lire dans un document officiel que « Le zonage actuel ne correspondant ni à un état existant ni à une volonté de mutation, plusieurs secteurs composés d'habitat pavillonnaire actuellement classés en UC (zone d'habitat collectif), sont reclassés en zone UE (zone d'habitat pavillonnaire) afin de conserver un tissu urbain aéré », étant précisé que « sur ces zones, l’augmentation du nombre d’habitants n’est pas souhaitable »... « La desserte des transports en commun (devant) être renforcée avant d’envisager la réalisation de programmes immobiliers d’ampleur. »
Parfait ! Un texte plein de bon sens... Mais en fait, cette initiative heureuse -à saluer- est celle de la municipalité... de Rueil Malmaison ! (Le texte cité est un extrait du Rapport d’enquête publique de mai 2016 sur la modification du PLU de Rueil Malmaison).
Le PLU de Ville d’Avray, quant à lui, a ouvert par rapport à l’ancien POS 14 hectares de la ville aux logements d’habitat collectif, précédemment classés en zones pavillonnaires (rapport de présentation p.172), et arrive ce qui devait arriver : Rue de Marnes, Avenue Thierry, Rue de Sèvres, Rue de Versailles, Rue de la Ronce, Chemin de la Côte d’argent... les promoteurs ont fait leur marché, la déconstruction de la ville est en marche, des immeubles collectifs sont en passe de se substituer à des maisons individuelles entourées de jardins.
Si la recherche de solutions pour pallier l’imprévoyance des précédentes mandatures municipales au titre des logements sociaux est nécessaire, elle ne doit pas servir de prétexte à couvrir la ville d’immeubles collectifs sans pour autant résorber sérieusement le déficit de logements sociaux de 692 unités annoncé dans VA Info de juillet (p. 6). D’autres voies devront être nécessairement proposées par la municipalité.
Ce qui a été possible à Rueil pouvait l’être à Ville d’Avray ! Alertés par de nombreux Dagovéraniens sur les conséquences néfastes de notre PLU quant à l’évolution à terme de la commune, le Maire avait toute latitude pour en proposer la modification avant le 1er janvier 2016 - il restait alors, malgré le transfert de compétence de l’urbanisme au Territoire au-delà de cette date, maître en fait de conduire cette procédure à son terme.
Mais le Maire, « droit dans ses bottes », s’est abstenu de proposer toute modification, et a choisi de faire en sorte que le PLU, pourtant si décrié, soit figé ; il porte ainsi, sans être maintenant fondé à se plaindre des conséquences, la responsabilité objective des nombreux contentieux que nos concitoyens ont été obligés de faire, pour tenter de préserver leur cadre de vie et de protéger notre cité des dégâts d’un urbanisme non maîtrisé. Le Maire, par cette attitude fermée, a cru assurer sa quiétude ; il n’a créé que frustration et mécontentement dans une grande partie de la population.
Dans VA Info de juin 2015, sa première adjointe reconnaissait : « Depuis l’adoption du PLU, un certain nombre de terrains sont devenus attractifs pour des promoteurs créant des opportunités nouvelles pour des propriétaires vendeurs. » Donc une politique d’urbanisme assumée, aboutissant à une flambée du foncier et à un enrichissement d’aubaine au profit d’habitants quittant la ville… Une maison entourée d’un jardin ne pourra que difficilement être acquise par une famille à titre de résidence, le terrain ayant maintenant plus de valeur que les murs : elle sera vendue au prix fort, pour être détruite et remplacée par un immeuble.
Si le PLU n’est pas amendé, la transformation de la ville et ses nuisances sont à terme inéluctables. Une modification du PLU sur ces zones nouvellement ouvertes à la construction d’immeubles collectifs aurait pu changer la donne, mais c’était risquer de permettre la discussion sur d’autres secteurs de la ville comme le Domaine de le Ronce - qui lui, pourrait, rappelons-le, supporter 26.000 m2 (!) en plus des immeubles existants, dans le cadre d’une urbanisation présentée par la municipalité comme « mesurée » (quelle est donc la conception municipale de la démesure ?) - et cela, le Maire semble absolument ne pas en vouloir.
Face à cette stratégie d’entêtement, notre réponse ne peut être que la poursuite déterminée de nos actions : appel contre le jugement sur le PLU (déposé le 3 juin), poursuite de notre recours contre le permis GEICNA, dont le jugement pourrait être rendu fin 2016, et appel à la mobilisation croissante de nos concitoyens pour un changement de la politique d’urbanisme de notre commune.
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