Avec
un peu de temps libre en cette période estivale, nous nous sommes penchés sur
un dossier qui laisse perplexe et où plusieurs de nos adhérents ont formé un
recours : le permis de construire accordé pour 30 logements sociaux au
bout du bout de Ville d’Avray, à la fin de la numérotation de la Rue de Versailles, au 200, quasi dans la
forêt, comme surgissant de ses lisières…
Aspect architectural ?
Incongru
dans cette entrée de ville forestière : deux barres (70 m et 40 m),
immanquables de la rue, l’une dans le prolongement de l’autre, avec une
tentative désespérée d’animation des façades. Mais il ne faut pas jeter la
pierre à l’architecte qui relève, plein de bon sens, que « la parcelle affectée à l’opération présente une géométrie tout à fait improbable ». On
ne saurait mieux dire : « un
long triangle effilé de 156 m de long pour 24 m dans sa partie la plus large et
7,5 m à l’autre extrémité », d’où une « configuration linéaire » dont se dégagerait « un grand dynamisme horizontal que le
projet s’efforce de maîtriser » ! Qui donc a bien pu avoir l’idée
ubuesque de construire dans cet endroit au lieu de réhabiliter ce terrain, très
abimé par une longue utilisation comme dépôt de matériaux ? Peut-être
est-ce au nom de la Charte Architecturale et Paysagère dont on aimerait du
reste avoir des nouvelles, ne serait-ce que pour apprécier l’impact de ses
travaux sur ce projet.
Emplacement ?
Est-ce
vraiment une idée favorable à la mixité sociale, donc à une bonne intégration,
que d’implanter à l’extrême - extrémité de la commune, qui plus est sur un « axe nuisant » - nuisances
acoustiques - au plus loin de la gare, des groupes scolaires, des commerces et
des équipements du centre-ville, un programme réservé à des familles qui auront
bien sûr besoin d’utiliser au quotidien ces services de proximité si
éloignés ?
Respect de l’environnement ?
Toute
la forêt de Fausse Repose est classée « forêt de protection »
inconstructible depuis un décret de 2007 et notre Plan Local d’Urbanisme (PLU)
reprend dans un plan cette servitude, y compris pour cet improbable terrain.
Plus encore, le Schéma Directeur de l’Ile-de-France (SDRIF), qui depuis 1994
devrait s’imposer à la commune, prescrivait - et prescrit encore dans sa
version 2013 - une interdiction de
construire dans une bande de 50 m au-delà des lisières des forêts.
Si
cette prescription était respectée ce terrain - 24 m de largeur au plus -
serait parfaitement inconstructible. Le SCOT (notre Schéma de cohérence
territorial), quant à lui, classe la forêt comme « parc et jardin
remarquable », à préserver, comme… les
Abords des Etangs. De plus fort, comme disent les avocats, la parcelle
était classée « hors zone
agglomérée » -c’est-à-dire dans la forêt- dans le défunt POS, mais, par magie, se retrouve parfaitement
constructible dans le PLU depuis 2013.
Concertation avec le public ?
Le
projet a été présenté par l’équipe municipale lors d’une opération de
communication où les participants ont pu manifester leur mécontentement, en
pure perte évidemment, et en ont profité pour… demander la révision du PLU, en
pure perte tout autant.
Le
constat est aisé : les pratiques de la municipalité dans ce dossier du 200
Rue de Versailles en lisière de forêt sont similaires à celles que l’on a eu à
connaître autour du projet GECINA sur les Abords des Etangs au Domaine de la
Ronce, et elles aboutissent à une « maltraitance » identique de ces
deux sites : une pseudo concertation avec les riverains, le non-respect de
l’environnement, la méconnaissance des
règles supérieures, une zone inconstructible pas plus prise en compte que
la préservation des Abords des Etangs, un terrain dessiné sur-mesure pour une
opération inadaptée au site, une difficulté de transport pour les futurs
résidents, une architecture soulevant la réprobation… Tout y est, y
compris les recours aux Tribunaux par des riverains. Le parallélisme est frappant.
Alors,
face à ce comportement en matière d’urbanisme de la municipalité, qui a conduit
à de nombreux contentieux judiciaires, et qui ne paraît pas être un signe de
gestion optimum de la commune, quelle peut être aujourd’hui l’attitude du Maire ?
Persévérer dans cette voie conflictuelle, s’y enfermer, ou rechercher, par des
règles d’urbanisme plus adaptées à notre cité, un consensus avec ses
administrés ? Le temps de la rentrée étant celui des bonnes résolutions,
et le pire n’étant jamais certain, alors… rien n’est exclu !
Informations de rentrée :
Nous
regrettons de n’avoir pu rencontrer le public au Forum des Associations, le Maire
nous ayant refusé d’y participer à plusieurs reprises, nous avons cette année
renoncé à lui demander un stand ; nous sommes interdits de Forum comme
nous l’avons été de droit de réponse dans VA
Info, c’est la démocratie participative de proximité version Denis Badré.
Concernant le dossier GECINA, le promoteur a déposé un nouveau
mémoire le 12 août au Tribunal, dernier jour de l’instruction - très
malin ! Celle-ci a été réouverte, et notre avocate a remis au Tribunal
notre réponse au nouveau document le 9 septembre. Le jugement est désormais prévu
pour le premier semestre 2017.
Concernant notre appel, auprès de la Cour Administrative
de Versailles, contre la décision prise par le Tribunal sur le PLU, déposé début
juin, nous n’avons reçu à ce jour aucune réponse de la Mairie… l’affaire doit
suivre son cours.
Enfin, toutes les adhésions
complémentaires à
notre association seront les bienvenues : n’hésitez pas, la cotisation est
plus que raisonnable pour participer ainsi à la défense de l’environnement, du
droit, de la démocratie. Merci pour votre soutien.
Compte Twitter :
@collectifronce