mercredi 21 septembre 2016

Deux cas de maltraitance à Ville d’Avray : les Lisières et les Abords

Avec un peu de temps libre en cette période estivale, nous nous sommes penchés sur un dossier qui laisse perplexe et où plusieurs de nos adhérents ont formé un recours : le permis de construire accordé pour 30 logements sociaux au bout du bout de Ville d’Avray, à la fin de la numérotation de la Rue de Versailles, au 200, quasi dans la forêt, comme surgissant de ses lisières…
Aspect architectural ?
Incongru dans cette entrée de ville forestière : deux barres (70 m et 40 m), immanquables de la rue, l’une dans le prolongement de l’autre, avec une tentative désespérée d’animation des façades. Mais il ne faut pas jeter la pierre à l’architecte qui relève, plein de bon sens, que « la parcelle affectée à l’opération présente une géométrie tout à fait improbable ». On ne saurait mieux dire : « un long triangle effilé de 156 m de long pour 24 m dans sa partie la plus large et 7,5 m à l’autre extrémité », d’où une « configuration linéaire » dont se dégagerait « un grand dynamisme horizontal que le projet s’efforce de maîtriser » ! Qui donc a bien pu avoir l’idée ubuesque de construire dans cet endroit au lieu de réhabiliter ce terrain, très abimé par une longue utilisation comme dépôt de matériaux ? Peut-être est-ce au nom de la Charte Architecturale et Paysagère dont on aimerait du reste avoir des nouvelles, ne serait-ce que pour apprécier l’impact de ses travaux sur ce projet.
Emplacement ? 

Est-ce vraiment une idée favorable à la mixité sociale, donc à une bonne intégration, que d’implanter à l’extrême - extrémité de la commune, qui plus est sur un « axe nuisant » - nuisances acoustiques - au plus loin de la gare, des groupes scolaires, des commerces et des équipements du centre-ville, un programme réservé à des familles qui auront bien sûr besoin d’utiliser au quotidien ces services de proximité si éloignés ? 

Respect de l’environnement ?
Toute la forêt de Fausse Repose est classée « forêt de protection » inconstructible depuis un décret de 2007 et notre Plan Local d’Urbanisme (PLU) reprend dans un plan cette servitude, y compris pour cet improbable terrain. Plus encore, le Schéma Directeur de l’Ile-de-France (SDRIF), qui depuis 1994 devrait s’imposer à la commune, prescrivait - et prescrit encore dans sa version 2013 - une interdiction de construire dans une bande de 50 m au-delà des lisières des forêts.
Si cette prescription était respectée ce terrain - 24 m de largeur au plus - serait parfaitement inconstructible. Le SCOT (notre Schéma de cohérence territorial), quant à lui, classe la forêt comme « parc et jardin remarquable », à préserver, comme… les Abords des Etangs. De plus fort, comme disent les avocats, la parcelle était classée « hors zone agglomérée » -c’est-à-dire dans la forêt- dans le défunt POS, mais, par magie, se retrouve parfaitement constructible dans le PLU depuis 2013.
Concertation avec le public ?
Le projet a été présenté par l’équipe municipale lors d’une opération de communication où les participants ont pu manifester leur mécontentement, en pure perte évidemment, et en ont profité pour… demander la révision du PLU, en pure perte tout autant.
Le constat est aisé : les pratiques de la municipalité dans ce dossier du 200 Rue de Versailles en lisière de forêt sont similaires à celles que l’on a eu à connaître autour du projet GECINA sur les Abords des Etangs au Domaine de la Ronce, et elles aboutissent à une « maltraitance » identique de ces deux sites : une pseudo concertation avec les riverains, le non-respect de l’environnement, la méconnaissance des règles supérieures, une zone inconstructible pas plus prise en compte que la préservation des Abords des Etangs, un terrain dessiné sur-mesure pour une opération inadaptée au site, une difficulté de transport pour les futurs résidents, une architecture soulevant la réprobation… Tout y est, y compris les recours aux Tribunaux par des riverains. Le parallélisme est frappant.
Alors, face à ce comportement en matière d’urbanisme de la municipalité, qui a conduit à de nombreux contentieux judiciaires, et qui ne paraît pas être un signe de gestion optimum de la commune, quelle peut être aujourd’hui l’attitude du Maire ? Persévérer dans cette voie conflictuelle, s’y enfermer, ou rechercher, par des règles d’urbanisme plus adaptées à notre cité, un consensus avec ses administrés ? Le temps de la rentrée étant celui des bonnes résolutions, et le pire n’étant jamais certain, alors… rien n’est exclu !

Informations de rentrée :
Nous regrettons de n’avoir pu rencontrer le public au Forum des Associations, le Maire nous ayant refusé d’y participer à plusieurs reprises, nous avons cette année renoncé à lui demander un stand ; nous sommes interdits de Forum comme nous l’avons été de droit de réponse dans VA Info, c’est la démocratie participative de proximité version Denis Badré.
Concernant le dossier GECINA, le promoteur a déposé un nouveau mémoire le 12 août au Tribunal, dernier jour de l’instruction - très malin ! Celle-ci a été réouverte, et notre avocate a remis au Tribunal notre réponse au nouveau document le 9 septembre. Le jugement est désormais prévu pour le premier semestre 2017.
Concernant notre appel, auprès de la Cour Administrative de Versailles, contre la décision prise par le Tribunal sur le PLU, déposé début juin, nous n’avons reçu à ce jour aucune réponse de la Mairie… l’affaire doit suivre son cours.
Enfin, toutes les adhésions complémentaires à notre association seront les bienvenues : n’hésitez pas, la cotisation est plus que raisonnable pour participer ainsi à la défense de l’environnement, du droit, de la démocratie. Merci pour votre soutien.
Compte Twitter :
@collectifronce