Sans véritable scoop, l’éditorial de VDA Info d’avril ne
laisse aucun doute sur le permis GECINA : il sera accordé. S’appuyant sur les différentes
consultations favorables des entités concernées, le maire conclut par une
constatation et une interrogation : « Quelques-uns
parmi vous demeurent malgré tout irréductiblement hostiles au projet.
Peuvent-ils avoir raison tout seuls ? »
Sans vouloir convoquer
Galilée pour une réponse positive à la question, et n’ayant pas accès au
journal municipal, verrouillé par le maire malgré un courrier du préfet sur ce
sujet l'été dernier, nous apporterons ici nos propres observations.
« Tout
seuls » ? Lors de la réunion publique que nous avons organisée en janvier, nous
n’avons pas ressenti cette solitude, mais alors pas du tout, ni lors de
l’enquête publique... Bien au contraire avec les interventions des
représentants des grandes copropriétés du secteur, des associations de parents
d’élèves et de locataires et des dizaines de particuliers, locataires ou
propriétaires, qui ont écrit ou se sont déplacés pour dire leur réserve, et à
90% leur hostilité au projet. La solitude nous paraissait plutôt être du côté des
supporters de GECINA.
Cette attitude de déni
du Maire, « mécanisme de défense qui
consiste à nier une perception traumatisante de la réalité extérieure »
(Petit Larousse), n’abusera personne.
« Tout
seuls » c’est-à-dire, contre tous. Mais qui a, en fait, validé le
projet et sous quelle forme ? L’Architecte des bâtiments de France qui a
donné son sentiment en trois lignes, l’Autorité environnementale qui s’est, en
guise d’avis favorable, abstenue de toute remarque malgré les inquiétudes
manifestées par le préfet de Région dans sa décision de janvier 2014,
l’inénarrable rapport du commissaire-enquêteur, dont on a déjà exprimé tout le
bien que l’on en pensait, et puis l’argument décisif, répété à loisir,
l’unanimité du Conseil municipal lors de l’adoption du Plan Local d'Urbanisme
(PLU)... A ceci près, sur ce dernier point, que notre avocate démontre dans le
cadre de notre recours contre le PLU combien l’information des conseillers
municipaux a été défaillante pour les éclairer sur les implications de leur
vote, et notamment sur les prescriptions du SCOT, entachant ainsi, selon nous
et à leur insu, la délibération d’illégalité.
Après l’autorisation sur le permis donnée par le maire, nul
ne serait plus autorisé à la contester ? Or si une décision administrative n’apparaît pas
conforme au Droit, les citoyens peuvent bien évidemment saisir les tribunaux
dans le cadre des procédures légales et laisser les juges trancher le
différend. Cette pratique élémentaire de notre démocratie devrait être
sereinement admise par tous, sans acrimonie, même à Ville d'Avray. Qui pourrait
bien s’offusquer de l’utilisation de ce droit ? Notre dossier est
solidement argumenté, l’octroi du permis - que nous regrettons, le maire aurait
pu agir différemment - ne fera que déclencher notre recours judiciaire, recours
sur lequel nous sommes confiants.